CHRONIQUE NOIRE n° 87
En quête de notoriété, Frédéric Maillot, député élu de La Réunion et locataire à l'Assemblée Nationale d’un strapontin dans le virage affecté au NFP, veut bannir l’expression « travailler au noir ».
Je ne reviendrai pas sur l’origine de celle-ci largement commenté et souvent avec humour pour relever son ignorance.
Alors pour apporter un peu de vocabulaire à ce donneur de leçon, qui ne me lira pas mais qu’importe, voici une courte nouvelle:
Ce matin, je me réveille en pleine forme.
J’ai passé une nuit noire contrairement à mes nuits de ces derniers mois, ou les nuits blanches se sont succédées.
Il est vrai que j’ai connu une période noire.
Je voyais tout en noir, j’avais des idées noires, résultat je broyais du noir toute la journée.
La raison ? Et bien elle est simple. Dans la société dans laquelle je travaillais, j’avais oublié un rendez-vous très important. Un trou noir incompréhensible.
Mon supérieur s’était mis dans une colère noire, il m’avait convoqué puis regardé d’un œil noir pour me sermonner en faisant un tableau noir de la situation dans laquelle en loupant ce rendez-vous j’avais mis la société. Résultat, je me suis retrouvé sur sa liste noire, devenant ainsi du jour au lendemain la bête noire de la société. Mes collègues m’ont marginalisé et je suis devenu pour eux le mouton noir dont la fréquentation pourrait leur porter malheur, comme lorsque l’on croise un chat noir.
Cette atmosphère de roman noir a duré jusqu'à la fin du mois: j’ai été licencié.
Alors, bien vite, j’ai sombré. Je passais toutes mes journées dans une brasserie noire de monde que je quittais noir à sa fermeture. J’étais tellement ivre que je voyais des moutons noirs dans le ciel
Alors, j’ai eu un sursaut. Je me suis dit : « tu te détruis ». J’ai cessé de boire à l’exception de petits noirs sur le zinc. Puis, je suis passé au noir pour me faire oublier et je me suis mis à chercher du travail.
Mais lors des entretiens d’embauche, j’étais souvent dans le noir. Mes interlocuteurs me disaient : « il fallait lire l’offre d’emploi, c’est écrit noir sur blanc, à l’encre noire », puis maniant l’humour noir pour se moquer de mon ignorance, ils me congédiaient.
Ma situation s’est progressivement dégradée.
Durant cette période, j’ai mangé mon pain noir. Dans ma vie, il faisait noir comme dans un four.
Dans ma désescalade, je me suis souvent fait un noir jusqu’à une rencontre salutaire.
Une femme séduisante m’a fait une proposition de travail au noir. Elle n’avait pas bonne réputation, certains l’appelaient « la veuve noire ». Je devais être habillé tout en noir, car il s’agissait solennellement de vendre au marché noir des icônes dans un quartier noir comme du charbon
Depuis, ma vie est devenu un film noir dans laquelle alterne l’amour, la clandestinité, mais aussi le mystère.
Olivier BLOCHET
Le 30 octobre 2024
© Olivier Blochet – 30 octobre 2024