CHRONIQUE NOIRE n° 66
Nous sommes nombreux à avoir innocemment publié un jour, sur Facebook, une photographie et à avoir subi dans les cinq minutes les foudres de sa censure.
Cette censure se traduit par une suppression immédiate de la publication, de la suspension de plusieurs jours de notre page, ou de nos pages, assorti de la menace d’un bannissement définitif du réseau social en cas de récidive.
Ma dernière mésaventure remonte à deux ans. Elle repose sur la publication de l’affiche du film « Emmanuelle » représentant Sylvia Kristel assise le fameux fauteuil en rotin qui fait encore aujourd’hui le bonheur commercial de ses fabricants.
L’affiche de ce film de Just Jaekin date de 1974. À l'époque, malgré que l'actrice soit photographiée seins nus, elle ne fit l'objet d'aucune censure et ce film érotique connu un succès mondial à travers le monde.
En 2020, le censeur puritain américain Facebook la jugea « contraire aux standards de la communauté » du réseau social et j'écopais de 4 jours de suspension de mes comptes !
Une photographie pourtant bien innocente face au déferlement sur Facebook de propos haineux assortis souvent de photographies de violence, voir de tortures, lesquels ne sont, elles, jamais censurées, alors qu’ils sont pourtant visés par les fameux « standards de la communauté ».
Avec la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine, Facebook et sa petite sœur Instagram viennent de passer un nouveau cap dans l’hypocrisie.
Les deux réseaux ont officialisé l’acceptation des débordements haineux en autorisant les messages appelant à « la mort des envahisseurs russes » et à l'assassinat de Poutine.
Comme cela les choses sont claires et Sylvia Kristel peut aller se rhabiller.
Olivier BLOCHET
Le 20 mars 2022
© Olivier Blochet – 20 mars 2022