CHRONIQUE NOIRE n° 67
Allez, j'en remet une couche !
La plupart de mes amis auteurs ne seront pas présents au salon du livre de Montmorillon, enfin celui dénommé désormais "Les rencontres de Montmorillon : littérature et territoire", un nom ronflant, révélateur de la prétention de ses nouveaux initiateurs.
Le fond du problème est ailleurs, les auteurs régionaux, habitués des lieux, ne sont désormais plus les bienvenus, malgré le fait que leurs lecteurs venaient les visiter chaque année avec plaisir en raison de la diversité des thèmes proposés.
Alors désormais, place aux auteurs des grandes maisons d'édition, avec des thèmes imposés, une façon d'orienter la lecture vers des ouvrages ciblés : big brother vous observe. Tout cela me semble bien éloigné du multi-culturalisme.
C'est une pratique devenue courante que celle de vouloir tout réformer en arrivant à une responsabilité: le nouveau ministre qui réforme (combien avons nous connu de réformes de l'Éducation Nationale depuis 50 ans ?), le petit chef de service changeant le classement des dossiers et la nouvelle équipe communale chargée de la culture imposant son empreinte en cassant ce qui avait participé au succès de la "Cité du Livre".
Les auteurs fidèles à ce salon sont devenus du "tout- venant" (qualificatif employé par un membre de la nouvelle équipe en 2020), la SAPC n'aura qu'un petit stand sans auteur, et le marchand de glaces n'aura probablement plus guère de clients.
Pour calmer les esprits chagrins, Il est vrai que "le tout-venant" s'est vu inviter à participer à l'animation de la ville aux alentours du 14 juillet, en présentant ses ouvrages dans la rue. Pour reprendre la formule de l'un de mes amis, "le tout-venant n'est pas admis dans la salle à manger, mais peut prétendre à une petite place dans les arrière-cuisines !".
Pour ma part, je n'irai pas, car ce serait manger mon chapeau et le 14 juillet, il aura plus d'efficacité sur ma tête.
Banzaï.
Olivier Blochet
Le 10 juin 2022
copyright Olivier Blochet - juin 2022