C'EST TOUJOURS LES MEILLEURS QUI PARTENT LES PREMIERS

CHRONIQUE NOIRE n° 76

Cette formule est bien connue.

Le plus souvent, elle est utilisée lors de la disparition de telle personnalité ou de tel membre de la famille.

Une expression teintée d'une hypocrisie manifeste pour se donner le rôle de celui, ou celle, qui compati sincèrement à une perte douloureuse. Il y a encore quelques années, la compassion se traduisait par une présence aux obsèques, aujourd'hui un court SMS suffit pour remplir son "devoir".

Elle est cependant fausse, archi-fausse !

En élargissant le chant des pleureuses à la quotidienneté, on s'aperçoit que le champs de l'expression revêt un caractère bien plus fâcheux économiquement pour la société dans laquelle nous évoluons que l'empathie de circonstance.

Certes, il est vrai que dans une entreprise, c'est toujours le meilleur qui part le premier pour se donner des chances d'évolution professionnelle et donc d'évolution sociale. Le médiocre, lui, ne quitte pas son emploi pour la simple raison que personne ne vient le débaucher. Et s'il évolue malgré tout, ce sera qu'il lui aura été confié un poste transversal dans lequel il ne nuiera pas, mais dans lequel il n'apportera aucune plus value. On appelle ce type de gestion du personnel "mettre sur la touche". Les entreprises sont pleines de poids morts que par manque de courage elles gardent dans leurs effectifs.

Mais le summum se trouve tout de même dans le sérail politique. Une fois confortablement installés dans la place pour accomplir un premier mandat,  les élus politiques, locaux, départementaux, régionaux ou nationaux, n'ont de cesse de viser plus haut. Qu'importe leurs compétences ou leurs bilans, le pouvoir et la soupe les stimulent au point d'oublier qu'ils ont dépassé la date limite de consommation.

D'où la formule en devenir, "c'est toujours les mauvais qui partent en dernier".

Banzaï.

Olivier Blochet

Le 12 mars 2023

Copyright Olivier Blochet - 12  mars 2023