Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mars 2021 5 12 /03 /mars /2021 17:00
source : Mirror

source : Mirror

L’affaire remonte à un an, la période nécessaire, semble t-il, pour parvenir à un accord. Que s’est –il donc passé pour que cette affaire remonte aujourd’hui à la surface ?

Il se trouve qu’au mois de février 2020, un lanceur d’alerte travaillant au sein de Pontins,  l’un des principaux exploitants de campings du Royaume-Uni  qui gère cinq campings en Angleterre et un au Pays de Galles, a divulgué auprès de Commission pour l'égalité et les droits de l'homme (EHRC) la un liste de vacanciers indésirables portant des noms de famille répandus dans la communauté des gens du voyage irlandais : les Irish Travellers.

Cette liste noire avait pour vocation d’écarter ces familles avec pour consigne aux employés de leur interdire toute réservation dans les campings du groupe au motif que ces clients étaient indésirables.

    
Alastair Pringle, directeur exécutif de l'EHRC, s’est exprimé : "Dire que de telles politiques sont dépassées est un euphémisme", avant d’ajouter que cette liste rappelait la sombre époque des années 1950 au Royaume-Uni lorsque certains propriétaires louaient des chambres en avertissant: "pas de Noirs, pas d'Irlandais". Il a également déclaré que : « Toute entreprise qui estime que cela est acceptable devrait y réfléchir avant de se retrouver attaquée en justice ».


Un porte-parole du gouvernement britannique a soutenu l'action de l'EHRC, jugeant : « totalement inacceptables » les faits reprochés à Pontins. "Personne au Royaume-Uni ne devrait être victime de discrimination en raison de sa race ou de son appartenance ethnique", a-t-il ajouté.

Fin janvier 2021, L'EHRC a déclaré avoir signé un « accord juridiquement contraignant » avec « Britannia Jinky Jersey Ltd », la société mère de « Pontins », obligeant l'entreprise à modifier son système de réservation et à embaucher des responsables chargés de la diversité. Un porte-parole de « Pontins » a indiqué que « Britania Jinky Jersey Limited » « a accepté de travailler avec la Commission pour l'EHRC pour améliorer la formation et les procédures de son personnel afin de promouvoir davantage l'égalité dans l'ensemble de ses activités".

Dans l’hypothèse ou Pontins n’appliquerait pas les changements requis, l’ensemble du groupe pourrait fait l’objet d’une enquête plus approfondie avec à la clef des poursuites judiciaires en vertu de la loi sur l'égalité. 
    
Rappelons que les gens du voyage irlandais forment une communauté nomade également présente hors d'Irlande, d'où ils tirent leur origine, en particulier au Royaume-Uni et aux États-Unis.

    
Olivier BLOCHET

Le 12 mars 2021

© Olivier Blochet – 12 mars 2021

 

La Route des Irish Travellers - Olivier Blochet - Éditions La Comoé - 9,50  euros  . Commande possible auprès de l'auteur en envoyant un chèque de 11 euros (frais de port compris) à Olivier Blochet 8 rue Principale - 79290 Brion près Thouet.

La Route des Irish Travellers - Olivier Blochet - Éditions La Comoé - 9,50 euros . Commande possible auprès de l'auteur en envoyant un chèque de 11 euros (frais de port compris) à Olivier Blochet 8 rue Principale - 79290 Brion près Thouet.

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2019 4 17 /10 /octobre /2019 10:45
VLAD III TEPES dit L'EMPALEUR, ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ

 

 

La première moitié du 15e siècle s’avéra bien mouvementé.

Le Saint-Empire romain germanique et les pays chrétiens d’Europe de l’Est, en particulier l’Autriche et les royaumes de Hongrie et de Pologne, sont très sérieusement menacés par la poussée de l’Empire ottoman, lequel a déjà conquis les Balkans et encerclé le dernier vestige de l’Empire byzantin : Constantinople.

Le dernier rempart de la chrétienté (catholiques et orthodoxes) chute le 29 mai 1453 après une lutte acharnée. Les sultans après avoir chassé les chrétiens consolident leur puissance sur les Balkans (Serbie, Bulgarie) et ne s’arrêtent qu’aux portes de la Hongrie.

Durant cette période, la principauté de Valachie résiste aux ottomans, alternant les périodes de guerre avec celle d’un vassal achetant la paix en payant un tribut au sultan. En 1447, Vlad II Dracul (« le Dragon », surnom dû au fait qu’il était membre de l’Ordre du Dragon), conclut une paix avec les Ottomans. En réaction, Jean Hunyadi, voïvode de Transylvanie et gouverneur de Hongrie mène une expédition punitive contre Vlad II, considéré comme traître à l’Ordre du Dragon. Ce dernier est capturé et tué à Bǎlteni et Jean Hunyadi se proclame voïvode « au-delà des Alpes de Transylvanie ». Son influence lui permet de faire accéder au trône de la Valachie le jeune Vladislav II de la dynastie des Dǎnești. Les Drǎculești sont alors évincés du pouvoir.

Le fils de Vlad II, retenu dans la capitale ottomane d’Andrinople, voue une haine à la dynastie des Dǎnești, un désir de vengeance qui nourrit une volonté de revanche. C’est ainsi qu’en 1448, Vlad III , avec l’aide de la cavalerie turque du pacha Mustafa Hassan, tente en vain de s’emparer du trône. Mais Vlad III ne renonce pas. En 1456, il reprend le trône de la Valachie après avoir écrasé et tué Vladislav II.

Dès lors, il consolide son pouvoir en écartant l’aristocratie et en centralisant l’autorité avec le soutien du peuple. Quelques opposants sont empalés selon une cruelle tradition turque, ce qui lui vaut le surnom de Vlad Tepes (l’empaleur), une réputation devenue une légende colportée plus tard par le régime communiste, bien après la parution du livre « Dracula » de Bram Stoker en 1897. Par contre, la tentative des marchands saxons de Transylvanie se conclut brutalement accréditant sa réputation de monstre auprès des Occidentaux.

En 1462, avec l’aide de Matthias Corvin, le roi de Hongrie, il mène une expédition contre les Turcs. Son armée tue plus de 30 000 hommes. Alors que le sultan Mehmed II lui envoie des émissaires, ces derniers refusent d’ôter leurs turbans devant lui. Vlad III Tepes les leur fait clouer sur le crâne. Le sultan envoie alors son armée et Vlad Tepes recule non sans se livrer à des actions comme celle du 17 juin 1472. Selon la légende, le sultan découvrit une scène terrifiante nommée « la forêt des pals » : plusieurs centaines de soldats turcs empalés.

En représailles, le sultan confie une armée à Radu Cel Frumos (Radu le beau). L’affrontement est rude et Vlad Tepes est battu. Radu monte alors sur le trône de Valachie le 15 août 1462.

À la demande de Matthias Corvin, Vlad Tepes est emprisonné à Buda, la capitale hongroise. Libéré au bout de 12 ans, il s’installe dans la petite bourgade de Bucarest en Valachie. De retour au pouvoir en 1476, il fait de Bucarest la capitale de la principauté. Mais Vlad Tepes, surnommé également Drãculea (petit dragon), est tué par décapitation dans des circonstances troublantes. Sa tête est alors envoyée au sultan et celui-ci l’expose sur un pieu.

Quant à sa tombe, elle ne fut jamais localisée avec précision.

Aujourd’hui, nous pouvons légitiment nous poser la question de la réalité de cet épisode. Sa célébrité de son vivant repose surtout sur sa réputation de cruauté répandue par ses ennemis, sur des gravures postérieures à sa mort et sur la fiction de Bram Stoker situant son personnage de vampire en Transylvanie et en Angleterre au 19e siècle.

Mais tout cela est probablement éloigné de la réalité historique.

 

Olivier BLOCHET

Le 17 octobre 2019

 

© Droits réservés – Olivier Blochet - octobre 2019 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 08:24

L’histoire européenne fait état de nombreux groupes nomades depuis le 11e siècle en Suisse, et en Allemagne dès le 13e siècle. L’expression fahrendes Volk (peuple errant) était d’ailleurs utilisée dans le langage administratif dès le moyen âge. Toutes ces communautés ont un point commun à savoir qu’elles ont été marginalisées par les violences, la pauvreté et le bannissement. Chacune d’entre elles a développé une culture et un langage propre au cours de ses transhumances en assimilant des influences extérieures provenant des contrées traversées.

Les Yéniches font partie de l’un de ces groupes nomades. Souvent assimilés à tort aux Roms, les Yéniches sont probablement le résultat d’une série de mélanges consécutifs à la guerre de Trente ans, entre des déserteurs appauvris et un groupe d’émigrés suisse du Canton de Berne. Au fil des générations et de leurs itinéraires, ces groupes se sont alliés et ont accueilli en leur sein tous les déshérités, les proscrits, les orphelins. Des groupes de commerçants itinérants juifs ont certainement été également intégrés, pour preuve les hébraïsmes de la langue Yéniche et l’existence de similitude dans les noms des deux communautés. C’est probablement la raison pour laquelle les Yéniches en s’installant dans l’espace germanophone ont choisi une seule et même religion, le catholicisme, alors qu’à l’origine les émigrés suisses étaient de protestants (luthériens).

On voit bien la difficulté à cerner les origines d’une communauté faites d’ajouts de populations marginalisées.

Parfois nommés les Tziganes blonds en raison de leurs yeux verts ou bleus, ils refusent d’être assimilés aux Tziganes (Manouches, Gitans, Sinti, et Roms), aux seuls motifs de leur vie nomade commune en marge des sociétés sédentaires et de leur exercice, par la force des choses, des mêmes petits métiers (vanniers, rémouleurs, étameurs). Ils sont de souche européenne, ils revendiquent d’ailleurs une descendance celte, alors que les Tziganes viennent du nord de l’Inde.

Le sort peu envieux réservé aux Tziganes et aux Roms ne les pousse d’ailleurs pas vers l’acceptation d’une telle assimilation.

Le poids de l’histoire demeure très douloureux.

Dès le 18e siècle, les gouvernements européens ont persécuté les groupes nomades considérés comme incontrôlables.

Ensuite, bien que les théoriciens nazis n’apparentaient pas les Yéniches aux Tziganes et aux Roms, ils les considérèrent comme des asociaux et les déportèrent dans les camps de concentration. D’autres furent envoyés dans des stalags pour être employés à des travaux de construction ou de rénovation de routes et de voies ferrées. Très peu d’entre eux y survécurent !

De 1926 à 1973, ils vécurent une nouvelle épreuve douloureuse alors que la fondation Pro Juventus enlevait les enfants à leurs parents pour les acculturer dans le cadre d’une opération dénommée « Enfants de la grande route ».

Il faudra attendre 1987 pour que la Confédération présente des excuses officielles envers le peuple Yéniche et le reconnaisse comme une minorité nationale. La Suisse est d’ailleurs le seul pays à l’avoir officiellement reconnu comme minorité nationale.

Aujourd’hui, environ 200 000 Yéniches vivent en Allemagne, dont 120 000 en Bavière, Rhénanie du Nord et Bade-Wurtemberg. La vie moderne a eu raison de leur nomadisme et moins de 30 000 Yéniches sont des voyageurs permanents. La Suisse compte plus de 50 000 Yéniches dont moins de 10 % ont conservé une vie nomade. Les Yéniches sont également installés en Autriche, en Hongrie, en Biélorussie, en Belgique, au Luxembourg, dans les Pays-Bas et en France (en Alsace notamment), dans des proportions moindres.

Les familles Yéniches qui ont souhaité poursuivre une vie semi-nomade voyagent une partie de l’année (comme les Tziganes français), permettant durant la période hivernale la scolarisation de leurs enfants. Ces familles vivent toujours dans une organisation clanique matriarcale, à la différence des Manouches et des Gitans qui ont adopté une structure patriarcale. Il s’agit de familles comprenant souvent une vingtaine de personnes se déplaçant en caravanes dont le nombre n’excède jamais le nombre de 8.

Ils exercent toujours leurs métiers traditionnels de forains, colporteurs, vanniers, rémouleurs, etc.

Ce mode de vie nomade ou semi-sédentaire est mal accepté par les populations sédentaires. Tout comme pour les Manouches en France, les terrains ancestraux sur lesquels ils pouvaient se stationner disparaissent, le non-accueil et le rejet s’aggravent, symboles d’une stigmatisation dont toutes les populations nomades sont victimes.

La situation s’est aggravée lorsque les frontières des pays européens se sont ouvertes aux ressortissants de pays nouvellement membres. Le flux migratoire de populations Roms fuyant la paupérisation et la précarisation des conditions de vie dans leurs pays d’origine, principalement la Roumanie et la Bulgarie, ne respectant pas certaines règles de vie a opacifié un peu plus les relations entre les Yéniches avec les citoyens sédentaires, malgré leurs relations historiques.

Traiter les Yéniches d’étrangers dans les pays germaniques (Suisse et Allemagne) ou dans l’est de la France, participe de la stigmatisation alors que, ce sont le plus souvent des citoyens à part entière.

Depuis 1998, les Yéniches, ces gens du voyage du cœur de l'Europe, sont protégés par la Convention du Conseil de l’Europe sur les minorités nationales.

Olivier BLOCHET

Le 06 avril 2015

 

© Droits réservés – Olivier Blochet - avril 2015 

 

Parution de :

LA ROUTE DES YÉNICHES

 

Le 1er janvier 2020 : modalités de commande ci-dessous :

LES YÉNICHES

LA ROUTE DES YÉNICHES - Olivier BLOCHET

Éditions La Comoé - Janvier 2020 - 90 pages avec illustrations -

ISBN 9782955309773 - 9,20 euros 

 

Commande en joignant un chèque de 10 € ( 9,20 € + 0,80 € de participation aux frais d'envoi ) auprès de l'auteur : Olivier Blochet - 8 rue Principale 79290 Brion Près Thouet

LES YÉNICHESLES YÉNICHESLES YÉNICHES
LES YÉNICHES
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : LE BLOG DE OLIVIER BLOCHET
  • : Vous trouverez sur mon blog : mon actualité d'auteur sur les salons du livre, mes chroniques littéraires, mes chroniques noires, mes brèves, mes interviews d'auteurs, mes conseils de lectures, mes chroniques sur les Tsiganes, celles sur les musiciens de jazz. Toutes mes chroniques sont protégées par un copyright et les dispositions légales sur la liberté d'expression.
  • Contact

Recherche

Pages

Liens