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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 20:56

Les Tsiganes, ou Bohémiens, sont entrés en France par la frontière du Rhin au 19 ème siècle.

 

Accusés d'être des espions à la solde Bismarck, leur circulation fut rapidement mise sous haute surveillance.

De tous temps, les Tsiganes se sont livrés à des activités saisonnières compatibles avec leur mode de vie itinérante et les régions traversées: vente de chevaux, saisonniers lors des récoltes, ramoneurs, scieurs de long, chiffonniers, rempailleurs de chaises, saltimbanques, dresseurs d'ours, vanniers, marchands sur les foires et marchés.

 

Aux campements de fortune sous forme de tentes et de chariots, succédèrent les roulottes, véritables maisonnettes mobiles facilitant les déplacements.

 

Ce manque d'intégration poussa les autorités à faire un amalgamme entre les vagabonds sans activité et ces étrangers en instituant divers registres. Après un carnet spécial de saltimbanque, Georges Clémenceau, Ministre de l'intérieur, créa les "Brigades du Tigre" dont la première mission fut d'intercepter les nomades aux fins d'un recensement systématique. Puis vint la création du carnet anthropométrique, et enfin le carnet de circulation, sorte de pièce d'identité que les Tsiganes devaient présenter lors de leur arrivée dans chaque commune. Ce carnet, discriminatoire et disciplinaire fut en application pendant plus de 60 ans.

 

En outre, la Loi donnait aux Maires le pouvoir d'interdire le stationnement sur le territoire de leur commune. La mobilité des Bohémiens, circulant au gré des contraintes saisonnières liées à leurs activités, devint de plus en plus compliquée et nombre de familles décidèrent d'abandonner leur vie de voyages.     

 

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En 1844, THIERS alors Président du Conseil , avait fait construire des fortifications pour protéger PARIS. Celles ci commencèrent à être démolies à partir de 1919, laissant place à une large bande de terrains vagues non constructibles (environ 250 mètres). C'est sur ce site, appelée également "la zone" que s'installèrent les familles issues du petit peuple parisien chassé par la spéculation immobilière consécutive à la transformation de Paris qui avait commencé sous le second Empire. Arrivèrent ensuite des paysans en raison du début de l'exode rural et des Tsiganes, las des contrôles de police.

Ce prolétariat urbain (les zonards) construisit des habitations de fortune ou y stationna ses roulottes dans ce qu'il convient d'appeler de véritables bidonvilles dépourvus de toute hygiène. Cette "zone" se situait donc autour de Paris, au pied des anciens "fortifs" et principalement  Porte d'Italie, Porte de Choisy, Porte d'Ivry, jusqu'à la Porte Clignancourt à l'orée de SAINT OUEN. Elle compta jusqu'à 30 000 habitants.

 

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cite-zone-terrains-vagues1.JPG Zoniers_d-Ivry_-1913-.jpg

Progressivement, cette zone a disparu, laissant tout d'abord place à la construction d'une ceinture d'immeubles bon marché, ancêtres des HLM, à la place des anciennes fortifications, puis après la seconde guerre mondiale, sur la partie non constructible, de ce qui devint le boulevard périphérique dont la construction commença en 1963 pour s'achever en 1973. Les derniers bidonvilles disparurent au milieu des années 70.

 

 

Olivier BLOCHET dit LE NIGLO

20 octobre 2013

© Droits réservés – Olivier Blochet - octobre 2013

 

 

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 18:27

Lorsqu'en 1910, un entrepreneur fit construire un petit immeuble Porte de Clignancourt, sur un terre plein désertique au pied des fortifications parisiennes, il était loin de se douter que le lieu deviendrait culte.

 

Ce petit hôtel de Préfecture doté d'un estaminet se nomme "CHEZ MARCEL".

 

A cette époque, les bohémiens n'ont pas le droit d'entrer dans la capitale, alors ils installent leurs campements au pied des fortifications dans des conditons d'insalubriété notoires. Dès 1885, un petit monde de chiffonniers, de ferrailleurs , de vanniers, de récupérateurs en tous genres est né. Ces derniers sont devenus brocanteurs. Ils vendaient à même le sol leurs trouvailles et ce marché anarchique se developpa au point que la ville de SAINT OUEN aménagea la zone pour faciliter le commerce des "puciers", et en faire le marché aux antiquités le plus populaire et le plus haut en couleur de PARIS.

 

En 1963, le couple DOUVILLE rachète "CHEZ MARCEL". La clientèle du café est principalement constituée des ouvriers des usines CHAIX et WONDER situées juste en face. Les nouveaux propriétaires rebaptisent leur café "LA CHOPE DES PUCES" et ouvrent également le samedi et le dimanche. Mondine GARCIA délaisse CHEZ LOUISETTE pour y prendre ses quartiers toutes les fins de semaine. Le succès est immédiat et LA CHOPE devient le rendez vous incontournable des musiciens manouches. Pourtant, le café ne paye pas de mine mais l'atmosphère enfumée est conviviale. Pour le prix d'une bière les initiés pouvent écouter la musique de Django REINHARDT et être les témoins de rencontres entre musiciens qui débouchent le plus souvent  sur des "boeufs" mémorables, sur leurs vieilles guitares de type SELMER. Nombre de vocations sont nées chez de jeunes visiteurs admiratifs.

  

Lorsque les époux DOUVILLE cèdent leur estaminet à Jeanne COCQ et à son mari, ceux-ci maintiennent la tradition.

 

Sous l'impulsion de Marcel CAMPION qui a racheté l'établissement en 2009, l'endroit a gardé son esprit authentique malgré le fait qu'il soit devenu lieu branché - pour ne pas dire people - avec son comptoir en zinc, ses murs décorés des photos prises lors des prestations le plus souvent improvisées des musiciens qui s'y sont succédé. L'ensemble rénové est rebaptisé "ESPACE DJANGO REINHARDT" . On y croise les grands musiciens du jazz manouche (Angelo DEBARRE, ROMANENinine GARCIA,  Tchavolo SCHMITT,  Chriss CAMPION, Thomas DUTRONC, Rocky GRESSET, Steeve LAFFONT et tant d'autres ...      ) des auteurs, des actrices, des chanteurs de variétés ...

 

Aujourd'hui, LA CHOPE regroupe une salle de concert, un restaurant, une école de musique dirigée par Ninine GARCIA (après avoir été créée par ROMANE), un studio d'enregistrement, une boutique d'instruments de musique et l'atelier de lutherie de Christophe LAGANE.

 

 Elle n'a rien perdu de la poésie et de l'inspiration musicale qu'elle suscite depuis plusieurs générations.    

 

Olivier BLOCHET dit LE NIGLO

13 septembre 2013

© Droits réservés – Olivier Blochet - septembre 2013

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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 23:24

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La mythique guitare manouche doit beaucoup à sa forme à pan coupé, sa petite bouche ovale et à ses cordes métalliques.

 

Au début des années 20, le Luthier Italien Mario MACCAFERRI, fort de son expérience de concertiste classique, eut l'idée de créer une guitare avec une meilleure projection du son et plus de puissance, en l'équipant d'un résonateur puisqu'à cette époque, le microphone n'est encore quasiment réservé qu'aux radios.

 

A Paris, il s'associe avec Henri SELMER pour produire ce type de guitares. A partir de 1935, SELMER développe seul le concept d'origine, sans résonateur, et ce jusqu'en 1952. Il sera construit, selon les sources, entre 600 et presque 900 guitares de ce type durant cette période. Elles furent équipées d'un micro-electro magnétique fabriqué par STIMER, à partir de 1947,  qui ajoute encore à la légende.

 

Après le tragique incendie de sa roulotte, Django REINHARDT a fait la rééducation de sa main gauche sur une guitare  que son frère Joseph avait "bricolé". Django réinvente alors un nouveau doigté en raison de son handicap.

 

Il adopte la SELMER en 1935 et il conquiert ensuite le monde en diffusant son French Jazz  avec une guitare dont les qualités sonores étaient très adaptées à son jeu et à ses traits incisifs. 

 

DJANGO se servait chez SELMER pour roder les guitares qui sortaient de l'atelier, allant jusqu'à en donner à l'occasion. Il n'en garda qu'une pour lui, la SELMER 503 que l'on peut admirer à la Cité de la Musique à Paris, et dont la tête porte le nom de Django.

 

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Le QUINTETTE DU HOT CLUB DE FRANCE fut même endorsé SELMER, pratique devenue courante aujourd'hui chez les guitaristes de renom. 

 

Après la mort de Django, en 1953, le "swing gitan" est marginalisé dans quelques clubs et peu de luthiers fabriquent des guitares de type SELMER. Les plus célèbres demeurent  BUSATO,  DI MAURO, CASTELLUCCIA, JACOBACCI ou FAVINO. Ce dernier a fabriqué de nombreux instruments pour la famille FERRET, pour Georges BRASSENS (sans pan coupé) ou encore Enrico MACIAS.

 

Aujourd'hui, la référence principale est le Luthier Maurice DUPONT, dont l'atelier est situé à Cognac. Mais le renouveau du "jazz manouche" a fait que de nombreux luthiers, non seulement en France mais dans le monde entier, fabriquent des répliques de cette guitare. Souvent de qualité inégale, selon qu'elles sont de factures artisanales ( Jean Baptiste CASTELLUCCIA, VENDROMINI, Gilles POURTROY, Alain MAZAUD, LEBRETON) ou semi-industrielles (ARIA, GALLATO,DELL'ARTE, GITANE), les prix s'échelonnent entre 300 et 4500 €.

 

Une authentique SELMER, il en reste peu, peut valoir plus de 20 000 €, mais se dire que Django l'a peut être rodée est un sacré stimulant pour un achat.

 

 

Olivier BLOCHET dit le LE NIGLO

29 septembre 2013

 

© Droits réservés – Olivier Blochet - septembre 2013

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 15:24

  

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                                LES FILS DU VENT

  

 

Dans le but de fuir les conflits et les invasions musulmanes, une petite diaspora quitte le nord de l' Inde au Vème siècle et prend la route.

 

 Après un court séjour en Perse, puis un essaimage démultiplicateur dans l'empire Byzantin, ce petit peuple traversa les montagnes Afghanes pour enfin atteindre les Balkans puis l'Europe de l'Est.

 

Au contact des peuples auprès desquels elle vécut (Mongols, Kazaks, Turkmènes), cette population nomade appris le commerce et développa un moyen de se déplacer parmis les sédentaires. Sa circulation tout au long de l'histoire entraîna des contacts économiques permanents entre l'Orient et l'Occident, entre zone Chrétienne et Ottomane.

 

La soif de conquête des Ottomans et les guerres successives que ces derniers menèrent, encouragea l'élevage des chevaux dont le commerce fut longtemps contrôlé par les Tziganes. Dès lors, les attelages de bovins furent remplacés par des chevaux ou des ânes.

 

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L'essence du nomadisme a permis d'optimiser le transport du matériel servant à l'habitat, permettant la réalisation de tous les rêves de voyages.

 

L'évolution passe par des roulottes à l'aspect désuet, brimbalantes, puis à de petits palais roulants aux allures de Trans orient express.

 

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Cet habitat "folklorique" a laissé progressivement sa place aux caravanes après la seconde guerre mondiale.

 

A toutes les époques, l'hostilité populaire empêcha la sédentarisation de ces peuples alors que paradoxalement la politique sociale, aujourd'hui encore, tend à réduire leur mobilité.

 

"La roulotte des Romanichels" très présente dans la littérature européenne  a contribuée à la place importante que tient dans l'imagerie populaire  la famille Bohémienne " qui courre par les grands chemins " : la bonne aventure, la fabrication des paniers en osier, la mendicité, etc ... 

 

 

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Malgré l'hostilité et la répression, malgré plusieurs tentatives d'extermination, le nomadisme traverse néanmoins les époques. 

 

Moyen d'aborder la vie en marge de la société et d'affirmer l'appartenance à une communauté ou un groupe familial élargi, le nomadisme diffuse encore ses symboles et conserve précieusement tous les mystères qui entourent les peuples Gitans, Manouches, Tziganes, Sinti, Romano.

 

Olivier Le Niglo, 1er septembre 2013

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 18:27

Je me souviens d'une époque ou la Direction des Ressources Humaines, dans une entreprise, avait une vrai valeur ajoutée et reflétait par son action les valeurs de l'entreprise.

Qu'il est loin ce temps béni !

Quotidiennement, nous apprenons par les médias ou par notre entourage les dérapages parfois dramatiques qui sont la conséquence de politiques de l'emploi détestables et parfois condamnables.

Combien aura t'il fallu de suicides chez FRANCE TELECOM pour que Didier LOMBARD, son Président, après plusieurs dérapages verbaux en public,  daigne prendre la décision oh combien courageuse, de virer son n° 2. 

Quelle crédibilité a t'il encore après cela pour continuer à diriger son entreprise ?

Et qui trompe t'il en faisant croire à un gel de ses projets de réorganisation.

Aujourd'hui, les Directions des Relations Humaines gèrent les entrées et les sorties, et elles font le sale boulot en tentant d'écoeurer les personnels pour obtenir des départs volontaires.

Les méthodes de management à la hussarde dégradent les conditions de travail et l'usure et la pression psychologique exercée sur les plus faibles peuvent amener à des drames humains tels que ceux que nous avons connus ces derniers temps.

N'était ce pas à la Direction des ressources humaines de FRANCE TELECOM de détecter les signaux de faiblesse psychique et d'intervenir avant que l'irréparable ne se produise.

Le mépris et la suffisance ne sont pas des méthodes de management.

Aujourd'hui, la formation, l'écoute enfin tout bonnement la gestion des ressources humaines de l'entreprise est abandonnée au seul profit d'une gestion hasardeuse celle qui tend à faire croire que personne n'a de métier et que chacun est polyvalent pour occuper n'importe quel poste.

C'est triste et de nature à faire perdre aux entreprises tout professionnalisme.

FRANCE TELECOM en est un exemple, mais la même démarche existe dans les banques, les compagnies d'assurances, l'industrie etc...

Et oui, pour camoufler ses erreurs de gestion, qui a t'il de mieux que de supprimer des emplois par dizaine de milliers pour devenir crédible auprès des marchés financiers ?

Olivier BLOCHET

10 octobre 2009

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 16:28
Il faut croire que l'expérience des uns ne sert pas aux autres.
Après la fuite en avant des promoteurs espagnols qui ont construits des milliers de logements aujourd'hui inoccupés, nous pouvons observer un phénomène similaire en Turquie et plus précisément dans la périphérie d'Istanbul qui ne cesse de s'étendre sur plus de vingt kilomètres. Des centaines de résidences constituées de trois ou quatre tours de plus de vingt étages sortent de terre, les unes à côté des autres.
Pour y loger qui ?
C'est bien là que le problème se posera tôt ou tard, et à mon avis assez rapidement.
La capacité industrielle d'Itanbul est réelle, l'emploi dans de nombreuses industrie liées au bâtiment (cimenteries notamment) était jusqu'à ces dernier mois abondant. Toutefois depuis quelques semaines, les sous-traitants commencent à débaucher et les carnets de commandes ne se remplissent plus.
Et ce n'est pas la réticence des européens à faire entrer la Turquie dans la communauté européenne qui inversera ce phénomène.
Le glas de cette frénésie immobilière va sonner.
Une nouvelle crise s'annonce.

Olivier BLOCHET





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